Très vite je me suis attachée aux personnages. Ugwu, venant de la brousse, propulsé dans l’univers universitaire est peut-être mon personnage préféré. Deux jumelles, une plus en rondeur, une plus provocatrice qui peinent à se retrouver la complicité de l’enfance. Un anglais qui se sent plus ibo qu’européen. Un intellectuel convivial, très à l’aise avec les grands discours de changement qui saura s’adapter à l’adversité.
Ces figures, multiples, s’entrecroisent, tissent des relations fortes, donnent une profondeur à ce texte et permettent d’aborder la guerre. Comment intégrer psychiquement les massacres ? C’est véritablement bien décrit. Cette impossibilité d’abord à vivre, extériorisée par la paralysie du corps puis survivre avec un poids intérieur susceptible de déstabiliser en permanence l’équilibre précaire.
J’ai réalisé que j’avais déjà lu un roman de cette écrivain : l’hibiscus pourpre qui était pour moi moins abouti. J’avais été prise de la même manière par le début, je m’étais ensuite éloignée de l’histoire.
J’attends avec impatience le prochain.