jeudi 19 novembre 2009

Gatsby le magnifique, F. Scott Fitzgerald

FASCINEE, impossible de m’arrêter dans cette lecture effrénée.
Après avoir lu la dernière ligne, les personnages se taisent,
L’histoire est terminée.
Pourquoi autant d’intérêt ?
Avec du recul, je me demande si cet auteur ne réussit pas à nous transmettre la fascination de l’argent, d’une vie dorée, de loisirs tourbillonnants sans contraintes …
J’ai eu l’impression d’être aussi surprise que Gatsby de son destin.

L’ILLUSION ET LE RETOUR A LA REALITE
Tout parait flotter, les rideaux, les robes, les belles maisons…
New York à 20 miles. Et pourtant, pour s’y rendre il faut passer par la vallée des cendres.
Il semble que la réalité ne peut se frayer un chemin que sous sa forme la plus extrême, la mort. Certains personnages réussiront à dénier ou au moins à mettre de côté même la mort, et poursuivre dans les cercles de l’illusion. Tout le monde ne peut prétendre à une vie légère, ceux qui cherchent à s'éloigner de leur destin rencontrent la mort.

lundi 21 septembre 2009

Le vieil homme et la mer, Ernest Hemingway

Je vois ce titre depuis des années, si ma mémoire ne me trompe pas, depuis la 6ème. Aucune envie de me plonger dans cette histoire.
L’âge aidant, je l’ai même acheté, sur un coup de tête. Mon admiration pour Hemingway a aussi problablement contribué à cet acte !

Pendant quelques jours, j’ai navigué en mer avec Santiago. J’ai vécu toutes ses émotions, le désespoir, la surprise, le danger, ses douleurs physiques.

Cet homme a pêché toute sa vie, il connaît tous les gestes utiles à la perfection. Il peut prévoir le temps, comment va se comporter l’espadon. Il se laisse porter par le poisson en attendant son épuisement. Et pourtant, ces trois jours nous montre que chaque pêche est une expérience nouvelle que Santiago vit pleinement.

La mort est présente en filigrane dans la nature, dans la fatigue de Santiago, dans sa solitude. Hemingway illustre à quel point toute expérience forte flirte avec le personnage « Mort ».

mardi 16 juin 2009

Du bon usage des étoiles, Dominique Fortier

Comment ai-je pu être intéressée par un tel livre ? Probablement grâce au talent de l’auteur !

Nous sommes en mai 1845, une expédition vers l’Arctique se prépare et part. De courts chapitres se succèdent racontant des fragments de quotidien en mer, mais aussi en Angleterre.

Le rythme donné par l’auteur permet de s’imprégner des différents quotidiens, tout en réservant de nombreuses surprises. Elle réussit à donner la recette du plum-pudding, faire une démonstration sur le champ magnétique, livrer un extrait d’une pièce de théâtre…

Cet ouvrage illustre toute la puissance de la nature devant laquelle l’homme est très fragile pour lutter. Même si nos moyens techniques ont nettement progressé, cette époque pourrait nous être encore riche d’enseignement.

Un autre titre pourrait-être la solitude face à la nature ou en compagnie des hommes.

Pour conclure, très belle surprise, merci biblioblog pour ouvrir mon champ de possibles littéraire.

mardi 19 mai 2009

Laver les ombres, Jeanne BENAMEUR

J’ai été subjuguée par cette lecture. Je n’ai pas réussi à écrire immédiatement. Je le reprends aujourd’hui avec un peu d’appréhension. En le feuilletant de nouveau, je retrouve des sensations fortes.

J’aime l’écriture,

« Danser c’est trahir l’espace.
Alors autant le faire avec le plus de précision.
C’est la loi qu’elle s’est donnée. Il faut la tenir.

Danser c’est altérer le vide.
Pourquoi inscrire un mouvement dans le rien ? Elle voudrait tant pouvoir juste contempler et habiter simplement, sans bouger. Elle envie ceux qui le peuvent. Elle n’y arrive pas.

[…]

Alors elle danse. Il faut qu’elle trace, avec son corps, les lignes qui permettent d’intégrer l’espace. Seule la beauté du mouvement peut la sauver. »

Et cette recherche sur l’espace à combattre, à utiliser, à apprivoiser pour se sentir exister. Je n’avais encore rien lu d’aussi beau à ce sujet.

Léa l’héroïne, en quête permanente de victoire contre et avec l’espace, a également une histoire qu’elle va devoir affronter pour pouvoir sortir de sa solitude.

« Jamais rien. Sa mère ne demande rien. Ni visite. Ni invitation aux spectacles. Elle n’a besoin de rien, ne se déplace presque jamais. Léa lui a toujours gardé une place. A chaque création, au premier rang.
La place est toujours restée vide.
Sans aucune explication.

Sa peur, Léa, à l’autre bout du fil l’a reconnue. Celle de l’enfance. Toujours. Une peur qu’elle n’a jamais su nommer. Elle n’a plus rien dit.
Comme d’habitude. »

La réalité extérieure et la vie intérieure se répondent indirectement, prennent place tour à tour, ensembles. J’imagine autant Léa devant son café, qu’aux prises avec ses émotions lorsqu’elle pose.
Le rythme des phrases et l’espace de danse tissent aussi un dialogue original et dynamique.

A déguster…

samedi 2 mai 2009

Le goût des abricots secs, Gilles D. Pérez

Je viens de finir ce livre. J’ai réellement puisé en moi l’énergie pour venir à bout. Et pourtant je suis très émue, presque bouleversée en le refermant.

Deux hommes seuls, dans une résidence déserte partagent l’essence de leur vie. Des souvenirs d’autrefois émergent, beaux, élégants certes. La beauté de cet ouvrage réside ailleurs pour moi. Ce roman traite de l’étranger que représente l’autre, mais aussi et surtout soi.

Jusqu’où peut-on aller dans la solitude pour tenter de comprendre ? Que découvre-t-on ?
Le bonheur est peut-être le moment où le couple réussit à laisser de côté les espaces obscures de chacun et du monde qui les entourent. Ici grâce à la musique et à la mer.
Puis la séparation, la nature violente avec la pluie, le vent et le froid réapparaissent...

vendredi 1 mai 2009

Gens de Dublin, James Joyce

Partant explorer l’Irlande,
Ayant éloigné de moi Ulysse,
J’ai trouvé une porte d’entrée de l’univers joycien.

Immense satisfaction d’avoir dépassé la dernière page.
A entendre en écho avec l’échec précédent !

J’ai accédé avec aisance à la construction de ces nouvelles.
Cette ville et ce texte se répondaient,
Je suivais avec enthousiasme les personnages,
Avec mes pas et grâce à mon imagination.
J’ai accompagné Farington au Mulligan,
Hésitée face au port avec Evelyne,
Sillonnée Dublin avec Lenehan.

Ma préférée se nomme certainement Pénible incident,
Ou comment accepter la beauté de l’Amour,
Même s’il est nécessaire de prendre des risques.


Un regret a même fait son apparition,
Ulysse…
Peut-être dans ce contexte…

jeudi 16 avril 2009

L’autre moitié du soleil, Chimamanda Ngozi Adichie


Très vite je me suis attachée aux personnages. Ugwu, venant de la brousse, propulsé dans l’univers universitaire est peut-être mon personnage préféré. Deux jumelles, une plus en rondeur, une plus provocatrice qui peinent à se retrouver la complicité de l’enfance. Un anglais qui se sent plus ibo qu’européen. Un intellectuel convivial, très à l’aise avec les grands discours de changement qui saura s’adapter à l’adversité.

Ces figures, multiples, s’entrecroisent, tissent des relations fortes, donnent une profondeur à ce texte et permettent d’aborder la guerre. Comment intégrer psychiquement les massacres ? C’est véritablement bien décrit. Cette impossibilité d’abord à vivre, extériorisée par la paralysie du corps puis survivre avec un poids intérieur susceptible de déstabiliser en permanence l’équilibre précaire.

J’ai réalisé que j’avais déjà lu un roman de cette écrivain : l’hibiscus pourpre qui était pour moi moins abouti. J’avais été prise de la même manière par le début, je m’étais ensuite éloignée de l’histoire.

J’attends avec impatience le prochain.